Golfe de Gascogne franchi, baie de Camarinas. Arrêt jusqu'au prochain créneau météo.
Voilà déjà une bonne chose de faite : le Golfe de Gascogne est passé ! Il aura fallu 4 nuit et 3 jours. Malgré les conditions plutôt clémentes, les filles ont été globalement malades
avec un léger mieux le 3ème jour. On aurait pu continuer vers le sud, le mal de mer serait passé mais une nouvelle dépression arrive, il faut s’abriter.
La dernière nuit restera dans nos annales des quarts les plus nuls : juste avant le coucher du soleil, le brouillard tombe, le vent nous a lâchés depuis déjà 2 heures…
Au début nous continuons au moteur, le rail des cargos est un peu plus loin… Mais dans la purée de pois, c’est comme marcher au bord de l’autoroute en étant aveugle et sourd. Nous sommes
censés rejoindre le mouillage repéré, de nuit, à 35 milles de là. Gaëtan décide finalement de couper le moteur et d’attendre là, au milieu, ballottés par les vagues résiduelles au milieu d’une
zone à risque de rencontre des orques qui aiment jouer en cassant les safrans des voiliers. La grand voile est affalée et seule l’ouïe est en éveil. 3H à tendre l’oreille, c’est long. Au moindre
souffle de cétacé, c’est l’angoisse. Une orque ?? Ouf, un dauphin. Plaf, plaf, plaf… un oiseau qui décolle en battant des pattes à la surface de l’eau. Pas de bruit de moteur, aucune lueur à
part notre feu de mât qui éclaire notre bulle.
Le brouillard fini par s’estomper et nous refaisons route vers la côte, au moteur et arrivons devant Muxia, dans la baie de Camarinas au sud du Cap Finisterre.
C’est l’euphorie à bord, nous sommes en Espagne !! Le drapeau espagnol est hissé dans les haubans, le paddle est gonflé, le BananaBoot déplié, tous à la plage même si l’eau est très fraîche.
On sent qu’on a gagné vers le sud, le soleil chauffe un peu plus.
Le lendemain, la mauvaise météo annoncée est bien là et Gaëtan réussi à faire deux escapades nécessaires à terre tandis que je reste au bateau avec les filles pour une bonne séances scolaire et
divers jeux pour s’occuper.