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De Grenade à la Martinique

Grenade

Nous avons décidé d’aller à Grenade où nous allons retrouver le bateau-copain Myrrdin. C’est une famille de 4, sur un Feeling 10.90 comme nous. C’est encore un couple qui est parti en voyage avec ses enfants, 10/15 ans après avoir voyagé à deux sur un bateau plus petit. 

 

Nous faisons les formalités d’entrée dans le pays à Prickily Bay où nous ne nous attarderons pas. Nous ne voyons aucun intérêt à être mouillés parmi une centaine de bateaux dans une baie avec des villas et des hôtels sur tout son pourtour. En allant faire une petite balade à la recherche d’un distributeur d’argent, nous parvenons à obtenir quelques dollars caribéens dans une épicerie plutôt très chère. Nous sommes dans le quartier de l’ambassade américaine ce qui pourrait expliquer l’aspect cossu des lieux. En revenant nous faisons un petit crochet par un rare accès public à la plage. Un jeune prépare son bateau de pêche et en me voyant regarder un dériveur, il me demande s’il m’intéresse, tout comme le kayak à côté. Ces bateaux sont arrivés à la côte pendant le cyclone Beryl et ils sont sans propriétaires depuis. Le dériveur, on ne peut pas le prendre (dommage, c’est un laser!) mais va pour le kayak ! 

 

Nous filons dès le lendemain au mouillage du petit Calivigny pour retrouver Myrrdin. La zone de mouillage est immense et les petits bars au bord de l’eau fleurissent sur toutes les plages. Nous arrivons dans des zones ultra touristiques et ce n’est que le début.

 

Après quelques jours de baignade, apéro, goûters, balade dans le coin, nous remontons vers Cariacou, une île plus au nord qui appartient aussi au territoire de Grenade. La remontée se fait au près en tirant des bords une bonne partie de la journée. Un gros grain nous tient même une bonne heure. C’est une navigation très pénible et désagréable et nous sommes soulagés d’arriver à Sandy Island.

Cariacou

Nous prenons une bouée à Sandy Island, un banc de sable coiffé de cocotiers, dans une eau turquoise et transparente. Les filles poussent des cris de joie « on est aux Antilles, l’eau est turquoise !! ». C’était leur critère de définitions des Antilles...

 

Nous déambulons sur l’îlot peuplé de bernard-lhermites que nous « apprivoisons » le temps d’une course de bernard-lhermites. Manoë prend un peu trop confiance en sa relation avec son coureur en lui chatouillant les pinces. Dans un hurlement, elle secoue la main et l’animal finit par se décrocher de son pouce en emportant un petit bout de chair. Les bernard-lhermites sont désormais classés dans la catégorie « animaux dangereux » par Manoë. 

Nous profitons du soleil haut pour aller nager sur les récifs et nous voyons plein de petits poissons. Yaëlle se débrouille de mieux en mieux avec son tuba tandis que Manoë multiplie les plongées en apnée.

 

Notre deuxième nuit à Sandy Island est agitée et la poignée de notre nouveau kayak cède. Nous ne l’aurons utilisé qu’une fois ! Les filles voulaient le nettoyer pour le revendre dans le but de financer des boîtes de Playmobils au retour… 

Nous quittons la bouée rapidement, après le passage des gardes du parc qui nous font payer les deux nuits puis allons mouiller près de l’île principale pour faire les formalités de sortie de Grenade et faire des courses. Lors d’une rapide balade avec les filles à Hillborough, nous constatons les dégâts du cyclone Beryl sur les bâtiments. Beaucoup n’ont plus de toit alors que tout semble à peu près en place à l’intérieur. 

 

Avant de quitter Cariacou, nous mouillons à l’anse La Roche, au nord de l’île. Notre première nuit est animée par un groupe d’américains qui s’y reprend à 5 ou 6 fois pour mouiller leur cata de location. Ils finissent par tester un emplacement à 2m de la petite falaise à notre vent, tout près des déferlantes qui s’écrasent sur les récifs. Nous regardons la scène avec Manoë, effrayées de les voir si proches des cailloux mais ils semblent choisir cet endroit pour mouiller. 

Le lendemain, ils sont dans la peine, ils n’arrivent pas à relever l’ancre. Effectivement, elle est bien coincée, autour d’une grosse patate de corail à 30cm de la surface. Un des leurs se met finalement à l’eau pour m’aider à débloquer la chaîne et l’ancre (tant pis pour ma séance de snorkelling perso), Gaëtan se joint à nous et nous les libérons, impatients qu’ils partent sans dégâts pour nous. Nous leur demandons pourquoi ils sont venus se mettre là et ne semblent pas du tout réaliser qu’ils ont eu beaucoup de chance de ne pas s’échouer. Manoë assure « qu’il n’y a pas besoin de s’y connaître en voile pour savoir qu’il ne faut pas aller mouiller dans les cailloux !!! » Comment un loueur peur laisser un bateau de cette taille à des gens aussi incompétents ?  

 

Nous nous baladons avec Myrrdin jusqu’à L’Appelle, sur la côte nord-est de l’île. Le cyclone a abîmé la végétation et le chemin a été dégagé au coupe-coupe par Bastien et grâce à son guidage, nous rejoignons une piste forestière qui rejoint la route. Dès le début de la balade, nous voyons un bel iguane dans un arbre, des oiseaux. Les premières maisons que nous voyons sont très abîmées et plus nous avançons, plus le paysage est désolé. La mangrove est très abîmée, des épaves jonchent le rivage, les débris ont été rassemblés en de nombreux points. Les maisons qui ont un toit sont à peine majoritaires, plus de 6 mois après le cyclone. Les gens sont affairés et la tâche pour tout remettre en état est énorme. Nous empruntons la plage au retour où les enfants font une pause baignade. Là encore, beaucoup de coraux morts jonchent le sable. En plus des activités humaines, comme des mouillages inapropriés, les cyclones sont une source de destruction des coraux et donc de prolifération de la ciguatera, causée par une toxine produite par des algues microscopiques qui se développent dans les coraux morts et que les poissons mangent. Plus les poissons consommés sont au bout de la chaîne alimentaire, plus le risque de ciguatera est élevé. 

De toute façon, pour notre part, face au peu d’engouement des filles pour le poisson, Gaëtan ne sort pas souvent le fusil. Nous serons aussi souvent mouillés dans des parcs naturels où la pêche est interdite. 

La remontée vers la Martinique se fait encore au près. Nous prenons le temps de nous arrêter aux Tobago Cays, un parc marin aux Grenadines. Nous sommes cette fois sur le territoire de Saint-Vincent et les Grenadines mais nous ne arrêtons que 48 heures alors nous ne faisons pas de formalités. 

A Petit Bateau, où se trouvent déjà une trentaine de bateaux, il ne reste plus de bouées avec assez de profondeur pour nous alors nous mouillons dans le sable blanc. 

L’eau turquoise nous attire vite à l’eau. Une raie pastenague fouille le sable juste derrière nous, nous repérons vite quelques tortues et de grosses étoiles de mer. Le projet est d’aller faire du snorkelling sur les récifs autour de l’îlot Baradal mais l’eau y est trouble et nous ne voyons rien. Il faudrait aller jusqu’à la barrière de corail mais ça sera trop difficile avec notre annexe dans le vent fort. Les tortues du mouillage font quand même notre bonheur. 

Le lendemain, nous passons plus d’une heure à en observer une qui broute sans se soucier de nous. Yaëlle est hypnotisée et multiplie les plongées pour mieux la voir. Elle gère très bien le remplissage/vidage de son tuba maintenant. 

Malheureusement nous ne pouvons pas rester éternellement avec les tortues alors nous partons vers la Martinique de bonne heure le lendemain. Nous sommes le 7 février, les parents arrivent le 11 et il y a encore du près à faire ! 

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